Heureux temps des fêtes a vous !

Au moment où j’écris ces lignes la plupart des gens que je connais seront en famille ou entre amis pour préparer la journée du 25. En dehors des commandes reçues de mes clients je ne vais pas mentir et dire que j’ai l’esprit de Noel. Ça doit faire un peu plus de dix années depuis que volontairement je ne célèbre ou presque pas la Noel. Lorsque je croyais encore à la magie des fêtes, j’étais tout excite à l’idée de découvrir les cadeaux avec lesquels ma mère avait pris un temps fou à jouer à cache-cache pour que mon esprit curieux ne les découvre. Très tôt j’avais compris que le Père Noel était une supercherie mais je n’en restais pas moins fasciné. Je ne saurais passer sous silence les visites éclaires de mon père et les cadeaux qu’il
emmenait aussi avec lui.

Avec le temps ça s’est complique, j’ai voulu plus que ce que mes parents pouvaient m’offrir : du temps de vraies conversations sans demi-mots, je voulais un père qui serait à moi plus d’une heure une fois en passant.

Et puis il y a eu son absence et les Noel ou les nombreux cadeaux étaient remplaces par une enveloppe que je dépensais au gré de ma mauvaise humeur. Malgré tout il y a eu les années ou tout allait bien celle où j’ai reçu mon premier ordinateur par exemple et la connexion internet dial-up qui venait avec. Mais ma vraie déception des fêtes a été de réaliser que nous étions pauvres ma mère et mômes cousins vivaient à cote et leurs cadeaux et les miens ne se ressemblaient pas : chez moi c’était souvent des trucs pratiques, puzzle ou jeux de société alors qu’a cote c’était souvent de beaux jouets et la panoplie qui venaient avec. Je n’étais pas jaloux de mes cousins, aujourd’hui encore mon amour est inconditionnel vis-à-vis d’eux mais la différence était quand même criante et j’avais compris que mes exigences vis-à-vis de ma mère devaient être revues à la baisse.

Mon adolescence avec les fêtes n’a pas été un long fleuve tranquille et insouciant. Et puis la vingtaine est venue avec son lot d’engagement durant les fêtes j’ai détesté et aime cette période de ma vie avec une même passion avec l’argent venait aussi le stress et les délais irréalisables et le chantage que les clients faisaient sous prétexte que telle ou telle photo était d’un enjeu crucial pour maintenir leur famille unie.

Je n’ai jamais eu mon « Hallmark Christmas » et à 30 ans passes je ne m’en formalise plus. À titre de conseil d’homme avise après 30 ans arrêtez les comparaisons des réseaux sociaux, oui l’herbe est souvent plus verte chez le voisinmais cette herbe l’est souvent synthétique. Vous avez une vie unique et heureusement incomparable à celle des autres. Vous êtes les artisans de votre bonheur mettez-y du cœur !

Je vous souhaite quand même une année pleine de belles opportunités à tous les niveaux. Que cette nouvelle année nous apporte à tous la guérison des blessures passées !

L’auteur est blogueur et partage ses écrits via ce blog : Mon grain de sel

Gio Casimir, Port-au-Prince, Haiti