Trentenaire et pas la fibre paternelle

Qu’est-ce que la fibre paternelle ? Est-ce quelque chose qui se développe naturellement ? Est-ce qu’on est tous censé l’avoir ?

Aujourd’hui, j’avance dans la trentaine et je ne ressens toujours pas le besoin d’avoir un enfant. Certains trouveront ça probablement “normal”, d’autres diront que ça va venir avec le temps. Et moi, je me demande intérieurement si je suis anormal de ne pas en vouloir, de ne pas ressentir ce besoin. Qu’on se calme, j’aime les enfants.

J’ai vu mes neveux et nièces naître et grandir. J’ai fait du babysitting, changé des couches et donné le biberon. Mais cette question m’a heurté quand un de mes copains de lycée m’a lancé :“t’es le seul de la bande à ne pas avoir d’enfants.” Ça m’a ramené quelques années en arrière vers les années lycée. Avec ma bande de potes , on était 5, on faisait et défaisait le monde à notre manière. On ne savait pas ce que l’avenir nous réservait et on n’en avait rien à foutre. Aujourd’hui, une quinzaine d’années plus tard. Ils sont tous pères de famille avec femmes, concubines, ex-femmes, maîtresses et enfants. Sauf que, je n’ai pas ma place dans ce tableau. Peut-être que je ne l’aurai jamais.

La figure paternelle

J’ai toujours pensé qu’avoir un père à la maison participait à notre construction personnelle et au père qu’on était appelé à devenir. La psychologie moderne le confirme peut-être !

N’ayant pas été élevé avec un père, il m’a été et il m’est toujours très difficile de m’imaginer en père. Dans tous les univers dans lesquels que je me suis vu, dans tous les avenirs que je me suis imaginé et rêvé, j’étais toujours seul. Le vide qu’il a laissé n’est pas comblé et ne le sera peut-être jamais. Avoir un enfant pour guérir mes cassures, mener une vie qui n’a que pour unique but de combler ce vide, à quoi bon ? Quelle en serait la finalité ?

Fait-on des enfants parce qu’on est un homme ? pour combler l’attente de la société à notre égard ? ou bien ça rentre dans un processus plus grand que nous? J’ai déjà entendu quelque part, qu’un homme, ça se devait de laisser une descendance ? Mais selon les règles de qui ? Est-ce tout à fait vrai ?

Est-ce que je dois avoir un enfant pour laisser une descendance ? pour combler la solitude du vieil âge ? Parce que c’est la meilleure preuve d’amour qui soit ?

Et si je n’en veux pas ? Qu’est-ce que ça fait de moi ?

Le débat est ouvert.